Le droit au logement.

déi Lénk est pour le droit au logement.

Le constat.

Avoir son propre logement est un luxe.

Il y a trente ans et plus, un salarié avec un salaire moyen, après quelques années de travail, pouvait se payer un terrain avec une maison. Même des familles où seulement une personne travaillait, pouvaient rembourser un prêt en vingt ans. Avoir un logement est la chose la plus normale et n’était pas source de inquiétudes et de craintes existentielles. Se loger ne rendait pas pauvre. Aujourd’hui, cela a changé.

Des logements trop chers rendent les gens pauvres.

Le financement d’un logement est aujourd’hui la première raison de pauvreté. Surtout les n’y échappent pas : 35% courent le risque de devenir pauvre. Chez les acheteurs, ce taux se situe à 11,4%. Ce sont surtout les locataires avec des petits revenus qui dépensent une grande partie de leur revenu pour se loger. Ainsi, il a été constaté que plus de 20.000 foyers au Luxembourg dépensent plus de 50% de leur revenu pour payer le loyer. Les familles monoparentales sont les plus frappées par ce phénomène.

La crise du logement frappe désormais les classes moyennes.

Depuis que les banques centrales ont commencé à augmenter les taux d’intérêt de plus en plus de propriétaires avec des crédits immobiliers rencontrent des difficultés. Beaucoup de gens ont effet opté pour un taux variable, par conséquent, les mensualités augmentent mettant ainsi en péril l’équilibre financier de ménages concernés. Les personnes qui voulaient acheter un logement doivent désormais se tourner vers le marché locatif ce qui accélère encore la hausse des loyers. Les gens avec des revenus petits ou moyens sont aussi concernés.

Le logement est un business lucratif pour les « lucky few ».

Les grands promoteurs et les propriétaires terriens sont les grands profiteurs de la crise du logement. Ils ont le contrôle des terrains. Les études de l’Observatoire de l’Habitat ont clairement montré qu’une poignée de promoteurs, avant tout Giorgetti et Arend&Fischbach, possèdent à eux seuls énormément de terrains. Ils ne paient pas d’impôts sur ces terrains. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent.

L’État et les communes ne prennent pas leurs responsabilités.

Que font l’État et les communes ? Ils ne sont que de petits joueurs sur le marché du logement. Ils possèdent en tout 16% de tous ls terrains constructibles et ne font pas d’efforts pour en acquérir plus. Et ils ne travaillent pas assez avec ces 16%. En 2022, seulement 3.873 logements étaient publics, ce qui correspond à 1,5% de tous les logements. En France ou en Autriche, l’Etat et les communes possèdent entre 10 et 20% de tous les logements.

Notre vision :

Le logement est un droit et non un business.

Les gens ont besoin d’un logement. Sans logement à un prix décent, l’on ne peut avoir d’avenir, ni avancer dans la vie. Pour cette raison nous voulons inscrire un droit au logement opposable dans la Constitution.

Ce droit est acquis lorsque chacun aura un logement à un prix décent. Cela signifie que personne ne dépensera plus de 25% de son revenu pour se loger. C’est aussi la définition d’un loyer social. Une personne qui touche le salaire social minimum doit pouvoir louer à 500 à 600 euros par mois. Pour les logements mal isolés le loyer doit encore être revu à la baisse.

Cela n’est possible que si nous mettons un terme à la suprématie du marché privé. Les loyers doivent être plafonnés de manière efficace grâce à une loi. La spéculation à grande échelle de promoteurs et de propriétaires doit être taxée de manière conséquente. L’État et les communes doivent acquérir plus de terrains et construire rapidement des logements abordables.

La mise en place de ces mesures prendra du temps. Pour cela il faut des instruments qui soulagent les ménages à court terme. Aucun ménage ne doit perdre son logement s’il n’y est pour rien. Pour cette raison il faut une caisse solidaire pour assurer les prêts immobiliers et les loyers.

Nos propositions :

Le droit à un logement dont le prix ne dépasse pas 25% du revenu.

Nous voulons inscrire un droit au logement opposable dans la Constitution. Ce droit est respecté lorsque chaque ménage aura un logement décent dont le loyer ne dépasse pas 25% du revenu, voire 33% avec les charges.

Une loi efficace pour plafonner les loyers. déi Lénk a rédigé une proposition de loi qui prévoit que les prix des loyers ne s’orientent plus sur les prix de l’immobilier gonflés par la spéculation, mais sur l’évolution réelle des salaires et des prix. Parallèlement le loyer d’immeubles mal isolés doit être revu à la baisse.

Nous avons rapidement besoin de logements pour réagir aux urgences. Chaque commune doit réserver un logement par 1.000 habitants à des fins de logement d’urgence pour loger des gens qui perdent leur logement en raison d’un feu par exemple. Les communes avec plus de 5.000 habitants doivent organiser du « housing first » pour les gens vivant dans la rue.

Combattre la spéculation

Nous voulons une taxe foncière progressive dont la résidence principale est toutefois exclue. Plus on a de terrains et plus la valeur de ces terrains est élevée, plus on paie d’impôts. Nous visons essentiellement les grands promoteurs et les propriétaires qui ont beaucoup de terrains.

Supprimer l’amortissement accéléré qui permet de défiscaliser les revenus provenant de loyers. C’est un cadeau fiscal qui bénéficie aux investisseurs pour lesquels le logement n’est qu’un business.

Utiliser les capacités pour construire des logements moins chers.

Augmenter considérablement les ressources en personnel et en fonds des communes et de l’État dévolues à la construction de logements abordables et faire du logement un service public. D’ici 2030 nous voulons que 10% de tous les logements soient publics, ce qui correspond à environ 30.000 logements.

Chaque PAP de promoteurs privés avec plus de 10 unités de logements doit prévoir 30% de logements abordables. Créer une entreprise de construction avec un capital à 100% public qui offre de bonnes conditions de travail à ses salarié.e.s et qui doit servir à al construction de logements abordables publics.

Introduire le taux de TVA super-réduit pour tous les projets de logements sans but lucratif. Utiliser les logements inoccupés et les terrains en friche pour des concepts innovants grâce à une prise de contact proactive des communes avec les propriétaires.

déi Lénk s’engage pour :

  • Le droit à un logement dont le loyer ne dépasse par 25% du revenu.
  • Des loyers sociaux par le biais d’un plafonnement des prix du marché.
  • La fin de la spéculation immobilière.
  • 30.000 logements publics d’ici 2030.

Une caisse solidaire pour assurer le droit au logement.

Une garantie universelle pour les loyers doit assurer qu’une caisse de solidarité co-financera le loyer de personnes qui ne peuvent plus payer leur logement pour des raisons indépendantes de leur volonté. Cette caisse doit être alimentée par diverses sources : les banques, par les bailleurs qui paieront une petite taxe sur les loyers qu’ils perçoivent, et par l’État. Un système similaire avec une caisse de solidarité essentiellement financée par les banques, doit garantir le remboursement des crédits immobiliers. Les banques sont en effet les premiers profiteurs de la hausse des intérêts. Mais l’État doit également participer. Ainsi, nous voulons éviter que des gens perdent leur logement en raison de la hausse des intérêts.

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