Lundi prochain, une réunion extraordinaire des ministres de Justice et de l’Intérieur aura lieu pour discuter des mesures politiques à prendre pour maîtriser l’afflux de réfugié-e-s. déi Lénk demande à ce que l’Europe se montre enfin digne de ses valeurs fondatrices.
Cependant, il pourra bien s’avérer que cette réunion ne soit plus qu’une manœuvre politique qui vise à continuer et à renforcer la politique d’asile et de migration autoritaire et isolationniste de l’Union Européenne et qui ne propose que des « solutions » à court terme. Pour déi Lénk il est pourtant évident qu’un tournant politique s’impose au plus vite afin de mettre en question le consensus anti-migratoire et de prendre en compte les besoins des réfugié-e-s, peu importe leurs pays d’origine et les circonstances de leur fuite.
déi Lénk revendique l’annulation de toute mesure répressive de l’UE et des pays membres en faveur d’une politique d’accueil commune – y compris une répartition équitable, solidaire et réfléchie des réfugié-e-s parmi les Etats membres. déi Lénk demande également la création de couloirs sûrs, l’arrêt immédiat de rapatriements forcés, une réforme fondamentale des structures d’accueil et la reconnaissance de la légitimité des raisons de fuite socio-économiques et environnementales ainsi que la facilitation de la migration volontaire vers les pays européens.
Dernier point, mais non des moindres, déi Lénk exige des représentant-e-s de l’UE et des gouvernements nationaux de concentrer leurs efforts sur la lutte contre les causes de la migration forcée, dont les pays occidentaux sont au moins partiellement responsables. Ceci implique que l’UE cesse de coopérer activement avec des régimes répressifs ainsi que l’arrêt immédiat de toute militarisation de la politique étrangère et de sécurité, des réformes profondes des relations économiques avec les pays en voie de développement sur une base de mutualité, d’équité et de respect, et une politique environnementale considérant l’impact que nous avons sur l’écologie des pays du Sud.
Bien que certaines propositions du Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker aillent dans la bonne direction, il ne remet pas en cause le principe de la forteresse Europe. Pire encore, la Commission veut même renforcer la surveillance des frontières extérieures par le biais de Frontex. Combien de réfugié-e-s devront encore se noyer devant les portails de l’Europe avant que les autorités européennes n’assument enfin leurs responsabilités? Jusqu’à ce que la politique d’asile et de migration ne change de manière structurelle et que les causes ne soient adressées de manière résolue, déi Lénk la considère comme un échec humanitaire et de telles réunions extraordinaires comme une farce.