Le 20 mai, un vote du Parlement turc a levé l’immunité parlementaire de 138 de ses député-e-s, dont 53 des 59 députés du HDP (Parti démocratique des peuples), qui est surtout présent au sein de la population kurde en prenant également la défense d’autres minorités, tout en portant les revendications du mouvement ouvrier, des femmes et de l’écologie. Cette mesure a été prise sous l’impulsion du président Erdogan, fort de ses nouveaux pouvoirs. Elle a été adoptée avec les votes de l’AKP (islamiste, le parti d’Erdogan) du parti d’extrême-droite MHP et d’une partie des kémalistes sociaux-démocrates du CHP, qui se distinguent surtout par leur nationalisme.
Cette levée d’immunité fait suite à une campagne permanente de harcèlement envers le HDP : interpellations en masse de ses membres, assassinats, attaques contre ses locaux. Le but d’Erdogan est d’exclure du Parlement les représentant-e-s de ce parti au moment où l’armée turque mène une véritable guerre dans les zones kurdes. Elle intervient dans un climat marqué par l’autoritarisme croissant d’Erdogan. Celles et ceux qui critiquent la guerre dans le Sud-Est ou les atteintes aux droits démocratiques, sont poursuivi-e-s en justice, souvent accusé-e-s de complicité avec le terrorisme, comme le montre les poursuites judiciaires et les condamnations des deux journalistes Can Dündar et Erdem Gül du quotidien Cumhuriyet, qui avaient divulgué le trafic d’armes des services secrets turcs (MIT) à destination de la rébellion en Syrie.
déi Lénk condamne cette décision et exprime sa solidarité avec le HDP et tou-te-s celles et ceux qui luttent pour la démocratie en Turquie. Nous appelons le Gouvernement du Luxembourg à prendre position contre cette mesure liberticide et à entamer des démarches auprès du Gouvernement turc et de l’Union européenne.