Venezuela – Halte au coup d’Etat et aux ingérences – Solidarité avec la population

L’administration Trump, avec l’appui du néofasciste brésilien Bolsonaro et d’autres gouvernements d’Amérique latine, tente actuellement un coup de force contre le gouvernement Maduro au Venezuela en reconnaissant, contre la Constitution de cet Etat, le président auto-proclamé Guaido et en refusant de payer la facture du pétrole importé du Venezuela au gouvernement légitime du président Maduro, réélu en 2018 suite à une élection reconnue internationalement.

Si ce n’est pas un coup d’Etat, qu’est-ce que c’est qu’un coup d’Etat ? Si ce n’est pas une ingérence, qu’est-ce que c’est qu’une ingérence ? Il faut donc appeler un chat un chat.

Nous condamnons de la façon la plus claire ce coup de force au Venezuela qui vise à rétablir non pas la démocratie, mais la dictature du grand capital. Il n’est donc pas étonnant que les gouvernements français, espagnol, allemand ou britannique s’engagent à leur tour sur la voie du chantage pour reconnaître à leur tour l’usurpateur Guaido comme président putschiste du Venezuela.

On peut penser des chavistes et de Maduro en particulier ce que l’on veut (et leur gouvernement, basé sur la rente pétrolière, engagé aussi dans des compromissions avec la bourgeoisie locale, peut certainement être critiqué de gauche), mais ils ne sont pas venus au pouvoir ni par un putsch, ni par l’immixtion d’une puissance étrangère, mais par des élections libres. Et leur base électorale est certainement à trouver dans les nombreuses classes laborieuses et pauvres de ce pays en faveur desquelles ils ont obtenu une redistribution certaine des richesses.

Nous faisons donc la part des choses en étant sans ambiguïté du côté des classes laborieuses au Venezuela.

Et notre position dans ce conflit de classe international est claire aussi :

(-) Non au coup d’Etat de la bourgeoisie au Venezuela, avec l’appui de Trump et Bolsonaro.

(-) Non à l’ingérence des Etats-Unis et de l’Europe – et du Luxembourg – dans les affaires internes du Venezuela.

(-) Solidarité avec toutes celles et ceux, qui, au Venezuela, luttent pour un approfondissement des conquêtes sociales et démocratiques de la Révolution bolivarienne.

Nous appelons le gouvernement luxembourgeois à s’engager internationalement pour éviter un bain de sang au Venezuela et de dire Non à Trump, Bolosonaro et Cie.

(Communiqué par déi Lénk, 30.01.2019)

 

Gilets Jaunes: Pas de transition écologique sans justice sociale

En 2008, la crise financière a donné lieu à des politiques d’austérité qui incitaient les simples citoyen.ne.s à se serrer la ceinture pour payer les dégâts provoqués par une élite de spéculateurs de la finance, d’actionnaires sans-gêne et de multimillionnaires. En 2018, le peuple est à nouveau appelé à payer le prix du réchauffement climatique provoqué par cette même élite et ses représentant.e.s politiques. Tant que la lutte contre le réchauffement climatique sera menée dans l’intérêt des riches en faisant payer celles et ceux qui travaillent pour vivre, elle sera perdue d’avance.

Ces dernières semaines, en France, mais aussi en Belgique, suite à l’annonce du président Macron de la hausse des taxes sur les carburants, présentée comme une mesure  « écologique », l’apparition du puissant mouvement des « gilets jaunes » indique une indignation générale du peuple des « fins de mois difficiles » contre ce qui est perçu comme une injustice sociale . Cette mesure s’ajoute à toute une série de mesures antisociales de la politique ultra-libérale. Elle rend désormais intenable la situation économique de la France d’« en-bas » qui constitue le noyau dur de ce mouvement dressé contre la France d’ « en-haut ». C’est seulement en liant la question sociale à la question écologique qu’une sortie de ce conflit qui oppose les gilets jaunes au président des riches .

Le gouvernement français pratique une politique fiscale et économique qui taxe les retraités, supprime l’emploi, privatise les services publics et dévalorise le travail en économisant sur les salaires tout en distribuant des cadeaux fiscaux aux riches. Dans ce contexte, l’augmentation de la taxe du carburant pénalise les plus faibles de la société qui tout en contribuant le moins au réchauffement climatique et à la destruction de l’environnement, en souffrent le plus. Alors que les grandes entreprises pétrolières et leurs riches actionnaires continuent de polluer sans entraves, le peuple en paie le prix sous forme de taxe sur le carburant. La distribution des responsabilités à porter dans la lutte contre le réchauffement climatique est profondément injuste. La révolte et la colère des « gilets jaunes » répond légitimement à cette violence des riches.

déi Lénk espère que l’annulation par le Premier Ministre français de la hausse de la taxe sur les carburants et les quelques fausses mesures sociales annoncées par le président Macron, ne démobilisent pas les « gilets jaunes », engagé.e.s pour plus de justice sociale et fiscale et plus de démocratie. Face à l’urgence écologique, une véritable transition de la production doit, en effet, en France comme au Luxembourg , s’appuyer sur ces principes fondamentaux. Une mesure comme l’augmentation progressive des taxes sur les carburants est nécessaire à l’avenir, mais elle doit s’accompagner de mesures compensatoires qui reposent à la fois sur une redistribution des richesses équitable et le développement de moyens de transports en commun, gratuits et écologiques, à destination de celles et ceux qui n’ont actuellement d’autres moyens de transport que leur voiture.. L’augmentation des taxes sur les carburants doit donc s’inscrire dans une planification à long terme qui prend en compte ces différents facteurs et qui engage l’Etat à faire des choix économiques et promouvoir des lois de finance alignées sur les besoins écologiques et populaires.

Vendredi rouge: Le Sahara occidental – Manuel Devers

Le Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique, face au juge européen.

En 1975, plutôt que d’organiser le référendum d’autodétermination demandé par l’ONU, l’Espagne se retire illégalement de sa colonie du Sahara occidental. Celle-ci est alors annexée par le Maroc, au mépris des aspirations du peuple sahraoui et des principes fondamentaux du droit international de l’après-guerre.

Pourtant, depuis l’adhésion de l’Espagne à la CEE en 1986, l’ensemble des accords internationaux conclus avec le Maroc sont appliqués par l’Union européenne au Sahara occidental. Or celui-ci constitue toujours un territoire non-autonome en attente d’être décolonisé. Pour mettre un terme à cette pratique qui mine le processus d’auto-détermination du Sahara occidental, le Front POLISARIO, mouvement de libération nationale et représentant légitime du peuple sahraoui reconnu par l’ONU, a décidé de saisir les juridictions de l’Union européenne. En première instance, le mouvement de libération sahraoui a été victorieux, obtenant l’annulation d’un accord de libre-échange conclu entre l’UE et le Maroc.

Putsch gegen die Demokratie

déi Lénk sind entsetzt und bestürzt über die Festnahme von 11 Parlamentariern der türkischen HDP-Partei, darunter ihre beiden Vorsitzenden. Bereits im Mai wurde fast allen Abgeordneten der linken Allianz illegitim die parlamentarische Immunität entzogen. Nach Wochen grenzenloser Säuberungsaktionen im türkischen Staatsapparat und massiver Unterdrückung der Pressefreiheit, ist der türkische Staat nun dabei, sich unverhohlen in eine Diktatur zu verwandeln.

déi Lénk erklären sich solidarisch mit den Mitgliedern der HDP und allen fortschrittlichen Kräften in der Türkei. Wir unterstützen ihre Forderung nach einer sofortigen Freilassung aller politischen Gefangenen und Journalisten.

déi Lénk soutient l’action du Front Polisario devant la CJUE

L’UE ne saurait conclure ni appliquer des accords de libre-échange au mépris des droits fondamentaux des populations, en particulier lorsque celles-ci se trouvent sous occupation militaire.

Une procédure devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) oppose actuellement le Conseil et la Commission de l’UE au Front Polisario, mouvement de libération nationale du Sahara occidental, reconnu par l’ONU comme le représentant légitime du peuple sahraoui. Cette action fait suite à l’annulation en première instance, par le Tribunal de l’Union européenne (TUE), de la décision du Conseil de conclure, en 2012, un accord agricole avec le Maroc s’appliquant non seulement au territoire de celui-ci, mais également au Sahara occidental, que le Maroc occupe militairement et colonise depuis 1975.

Indépendamment du fait que déi Lénk ne peut que soutenir les aspirations légitimes à l’autodétermination du peuple sahraoui, dernier peuple colonisé d’Afrique, l’affaire en cours devant la CJUE illustre également les graves dérives auxquelles l’idéologie du libre-échange aveuglément promue par les États membres et la Commission de l’UE doit inévitablement conduire.

Comme dans le cadre des négociations sur le TTIP et le CETA, les gouvernements des États membres et la Commission ont démontré, dans le cadre de l’accord agricole avec le Maroc, leur perméabilité face aux exigences des multinationales, et leur incapacité à adopter une position ferme face aux revendications inacceptables de certains gouvernements étrangers. Tout comme avec le TTIP et le CETA, États membres et Commission sacrifient les intérêts des populations locales sur l’autel d’un libre-échange tous azimuts, dont déi Lénk est le seul parti luxembourgeois à systématiquement dénoncer les ravages.

L’affaire en cours devant la CJUE est particulièrement révélatrice de ces dérives. Elle montre comment l’UE, plutôt que d’imiter en cela les États-Unis, la Suisse, la Norvège et l’Islande, qui ont explicitement exclu le territoire du Sahara occidental de leurs accords bilatéraux avec le Maroc, a permis au Maroc d’appliquer l’accord agricole au Sahara occidental, territoire qu’il revendique comme sien, même si aucun État au monde ne reconnaît cette annexion illégale. Pire, en envoyant des missions sanitaires sur place et en agréant des exportateurs marocains basés au Sahara, l’UE participe activement à la politique coloniale marocaine, dont le but est de rendre à jamais impossible la reprise des négociations entre le Maroc et le Front Polisario pour le référendum d’autodétermination des Sahraouis réclamé par l’ONU.

Les ressources du Sahara occidental concernées par l’accord sont aujourd’hui exploitées essentiellement au profit du roi du Maroc, dont le peuple, vivant dans la pauvreté, est privé de services publics élémentaires (taux d’analphabétisme : 32,2 % selon l’ONU), et d’investisseurs étrangers. Quant aux Sahraouis, dont les aspirations à la liberté sont régulièrement réprimées dans le sang, ils se voient exclus de l’essentiel des bénéfices ainsi générés.

Ignorer des violations graves de droits de l’homme, saboter un processus de paix demandé par l’ONU, au nom du libre-échange, est absolument inadmissible. Aussi, pour déi Lénk, il ne saurait être question de maintenir en vigueur les accords actuels avec le Maroc, tant qu’ils s’appliqueront au Sahara occidental. En particulier, déi Lénk demande au gouvernement luxembourgeois d’imiter l’exemple des Pays-Bas, en notifiant unilatéralement au gouvernement marocain que les accords entre les deux pays ne s’appliquent pas au territoire du Sahara occidental.

déi Lénk exprime sa solidarité avec le HDP

Le 20 mai, un vote du Parlement turc a levé l’immunité parlementaire de 138 de ses député-e-s, dont 53 des 59 députés du HDP (Parti démocratique des peuples), qui est surtout présent au sein de la population kurde en prenant également la défense d’autres minorités, tout en portant les revendications du mouvement ouvrier, des femmes et de l’écologie. Cette mesure a été prise sous l’impulsion du président Erdogan, fort de ses nouveaux pouvoirs. Elle a été adoptée avec les votes de l’AKP (islamiste, le parti d’Erdogan) du parti d’extrême-droite MHP et d’une partie des kémalistes sociaux-démocrates du CHP, qui se distinguent surtout par leur nationalisme.
Cette levée d’immunité fait suite à une campagne permanente de harcèlement envers le HDP : interpellations en masse de ses membres, assassinats, attaques contre ses locaux. Le but d’Erdogan est d’exclure du Parlement les représentant-e-s de ce parti au moment où l’armée turque mène une véritable guerre dans les zones kurdes. Elle intervient dans un climat marqué par l’autoritarisme croissant d’Erdogan. Celles et ceux qui critiquent la guerre dans le Sud-Est ou les atteintes aux droits démocratiques, sont poursuivi-e-s en justice, souvent accusé-e-s de complicité avec le terrorisme, comme le montre les poursuites judiciaires et les condamnations des deux journalistes Can Dündar et Erdem Gül du quotidien Cumhuriyet, qui avaient divulgué le trafic d’armes des services secrets turcs (MIT) à destination de la rébellion en Syrie.
déi Lénk condamne cette décision et exprime sa solidarité avec le HDP et tou-te-s celles et ceux qui luttent pour la démocratie en Turquie. Nous appelons le Gouvernement du Luxembourg à prendre position contre cette mesure liberticide et à entamer des démarches auprès du Gouvernement turc et de l’Union européenne.

Wann Europa duerch d’Flüchtlingsstréim an eng Kris geréit, dann ass dat eng Bankrotterklärung vun europäescher Politik (+ Motioun Kunduz).

“Wann ee legal Kanäl fir d’Immigratioun a sécher Weeër fir d’Flüchtlingen ugeluecht hätt, géifen d’Schlepper sech keng gëllen Nues verdéngen an et géif och keng sou onkontrolléiert Migratiounsstréim ginn. Wann d’EU sech schonn an de r Vergaangenheet eng responsabel gemeinsam Asylpolitik ginn hätt, bréicht ee lo net an der urgence en Ëmverdeelungsprinzip z’erfannen. A wann Europa net déi onnëtz Spuerpolitik géif bedreiwen, hätten d’Memberstaten och den néidege budgetäre Spillraum fir déi Erausfuerderung unzegoen.”

Motion – Bombardements d’un centre MSF à Kunduz

Mission économique du Luxembourg aux Émirats arabes unis et au Qatar, et la situation des droits de l’homme

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 81 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre cette question parlementaire urgente à Monsieur le Ministre des Finances.

Il me revient que vous dirigez une mission financière, présidée par le Grand-duc Héritier et accompagnée d’une délégation d’une soixantaine de représentants d’entreprises luxembourgeoises du secteur financier, aux Émirats arabes unis du 1er au 3 mars et au Qatar du 4 au 5 mars 2015. La mission aurait pour objet de faire la promotion de la place financière dans la région et de renforcer les relations politiques et économiques avec ces pays.
Vous n’êtes pas sans savoir, que dans ces Etats les droits de l’homme les plus élémentaires ne sont guère respectés (*).
Dans ce contexte, je voudrais savoir de Monsieur le Ministre des Finances:
1) Monsieur le Ministre est-il disposé à intervenir dans le cadre de la mission actuelle auprès des autorités des Émirats arabes unis et du Qatar afin de faire respecter les droits de l’homme et les huit conventions fondamentales de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et d’honorer l’engagement que «le Luxembourg attache beaucoup d’importance aux droits de l’Homme»?
2) Ne serait-il pas opportun de restreindre les relations politiques et économiques avec ces pays, aussi longtemps que les droits de l’homme les plus élémentaires n’y sont pas respectés?
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments respectueux.

Justin Turpel,
Député

(*) En ce qui concerne les Émirats arabes unis, la plateforme humanrights.ch et Amnesty International notent:
«Les Emirats Arabes Unis sont un Etat fédéral qui regroupe sept émirats dont les villes d’Abou Dhabi et de Dubaï. Seules 11.5 pourcent de cette population de 8.5 millions de personnes sont des citoyen-ne-s des Emirats Arabes Unis. Il n’existe ni élections, ni principes démocratiques, ni séparation des pouvoirs. Les partis politiques sont prohibés. Les citoyens masculins peuvent formuler des demandes à l’attention des dirigeants politiques à travers des mécanismes de consultation traditionnels. Les problèmes des droits humains majeurs sont les arrestations arbitraires et les déficits dans le système judiciaire et pénitentiaire. Par ailleurs, la torture et la violence sont utilisées dans les prisons. La peine de mort est pratiquée, même si cela uniquement en de rares cas. Les libertés fondamentales relatives à la liberté personnelle, telles que les libertés d’expression, de la presse, de réunion et d’association, sont restreintes de façon disproportionnée. L’Etat empiète sur la sphère privée de ses citoyen-ne-s. Les femmes sont discriminées par la loi et dans leur vie quotidienne. La violence domestique constitue un problème. Les employé-e-s de maison et les travailleurs/travailleuses étrangers/étrangères ne jouissent guère de protection de la part de l’Etat contre l’exploitation et les abus. La traite d’êtres humains et le travail forcé sont encore une réalité. Les handicapé-e-s, les homosexuel-le-s, les personnes séropositives et les personnes qui sont malades du SIDA sont discriminées.»
Dans son rapport mondial 2015 Human Rights Watch complète ce tableau en précisant:
«En 2014, les autorités des Émirats arabes unis (EAU) ont sévèrement restreint les droits à la liberté d’expression, d’association, et de réunion, en réprimant durement les activités de dissidents et de toute personne suspectée de porter atteinte à la sécurité. De plus, les autorités n’ont mené aucune enquête sur des allégations crédibles selon lesquelles les forces de sécurité auraient emprisonné arbitrairement et torturé des opposants. Les Émirats n’ont pas protégé correctement les travailleurs migrants des graves abus qui les menacent, et notamment les ouvriers du bâtiment qui construisent l’un de ses plus prestigieux projets. Les employées domestiques migrantes travaillent aux EAU dans des conditions parfois proches du travail forcé, de l’esclavage, ou du trafic d’êtres humains.» Et «les Émirats arabes unis se targuent d’être un modèle de tolérance dans la région, mais les faits révèlent une vérité bien plus révoltante, qui trahit un mépris des principes des droits humains et de ceux qui s’engagent en leur faveur» affirma Sarah Leah Whitson, Directrice de la division Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, et conclut: «Les gouvernements et les institutions qui souhaitent développer des liens plus étroits avec les Émirats devraient regarder de plus près son récent bilan en matière de droits humains.»
En ce qui concerne le Qatar, j’avais déjà rendu attentif plusieurs fois – aussi bien lors des débats à la Chambre des Députés sur la création d’un Sukuk souverain, que dans ma question parlementaire no 660 du 28 octobre 2014 – aux conditions épouvantables des travailleurs migrants dans ce pays. Ainsi, 1,4 millions de travailleurs ont été mobilisés par cet Etat esclavagiste pour construire aéroports, routes et stades en vue de la coupe du monde de football en 2022. Jusqu’à présent, plus d’un millier de travailleurs migrants ayant participé à la construction des stades ont péri dans des accidents mortels et il est à craindre que 4 à 5.OOO morts vont s’ajouter avant l’achèvement des stades. Douze heures de travail pour quelques dollars par jour, pendant 6 jours par semaine, le système kafala ne laisse aucune place au droits élémentaires, ni au droit de former un syndicat ou d’y adhérer. Les recommandations de l’Organisation internationale du Travail (OIT), exprimant la nécessité de réformer le système kafala et de prévoir la liberté syndicale et le droit de négocier collectivement, n’ont jamais été acceptées par le Qatar.
Dans leurs réponses communes à ma question parlementaire No 660 du 28 octobre 2014, Monsieur le Ministre des Sports et Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères précisaient: «Le Luxembourg attache beaucoup d’importance aux droits de l’Homme, y compris à l’abolition du travail forcé. Ensemble avec l’Union européenne, le Luxembourg est engagé dans la promotion de la ratification universelle et de la mise en œuvre des huit conventions fondamentales de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui traitent de questions considérées comme des principes et des droits fondamentaux au travail: liberté syndicale et reconnaissance effective du droit de négociation collective, élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire, abolition effective du travail des enfants et élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession. Nous promouvons également des lieux de travail sûrs et sains dans le monde.»
Dans son rapport 2015 Human Rights Watch note à ce propos: «En réponse à la pression internationale croissante contre les abus de droits graves commis dans le secteur du bâtiment, les autorités qataries ont annoncé leur intention d’appliquer les réformes du travail proposées “d’ici début 2015”. Les propositions manquent de détails mais, si elles entrent en vigueur, elles réformeront en partie le système de parrainage du Qatar, appelé kafala, elles augmenteront les amendes imposées en cas de confiscation de passeport et elles permettront aux travailleurs de recevoir plus facilement des visas de sortie afin de quitter le territoire. Cependant, si les réformes reposent uniquement sur ces propositions, elles ne protégeront pas correctement les travailleurs migrants contre le trafic humain, le travail forcé et d’autres violations graves des droits, et ne leur garantiront pas le droit de quitter le pays.» «Alors que les détracteurs du Qatar cherchent à empêcher ce pays d’accueillir la Coupe du monde de football de 2022, la meilleure défense du gouvernement serait d’adopter d’importantes réformes législatives mettant fin une fois pour toutes au système de parrainage et aux frais de recrutement payés par l’employé, et sanctionnant les employeurs abusifs.»

-> Réponse

Question parlementaire concernant l’organisation de la coupe du monde et les conditions des travailleurs migrants au Qatar

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Monsieur le Ministre des Sports et à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes:

Depuis des années, la Confédération syndicale internationale (CSI), représentant 176 millions de travailleuses et travailleurs à travers 325 organisations nationales affiliées dans 161 pays et territoires, dont l’OGBL et le LCGB au Luxembourg, mène campagne pour dénoncer les conditions épouvantables des travailleurs migrants au Qatar. Ainsi, 1,4 millions de travailleurs ont été mobilisés par cet Etat esclavagiste pour construire aéroports, routes et stades en vu de la coupe du monde de football en 2022. Douze heures de travail pour quelques dollars par jour, pendant 6 jours hebdomadaire, le système kafala ne laisse aucune place au droits élémentaires, ni au droit de former un syndicat ou d’y adhérer. Les recommandations de l’Organisation internationale du Travail (OIT), exprimant la nécessité de réformer le système kafala et de prévoir la liberté syndicale et le droit de négocier collectivement, n’ont jamais été acceptées par le Qatar.

Lors de mon intervention à la Chambre des Députés le 9 juillet 2014 dans le cadre de la création d’un «Sukuk souverain», j’avais rendu attentif au fait que plus d’un millier de travailleurs migrants qui ont participé à la construction des stades ont eu des accidents mortels dans les années passées. Il est à craindre que 4 à5.000 morts vont s’y ajouter jusqu’à l’achèvement des stades.

Hier, lors d’une conférence de presse du secrétaire général de l’OGBL André Roeltgen, le footballeur Adeslam Ouaddou a fait part de son expérience du système kafala. De concert avec Tim Noonan, représentant de la CSI, André Roeltgen à dénoncé le fait que la FIFA, organisatrice de la coupe du monde, n’a même pas demandé la fin du système kafala.

Dans ce contexte, et faisant abstraction des conditions obscures et douteuses de l’attribution par la FIFA de la coupe de monde au Qatar, j’aimerais savoir de Monsieur le Ministre des Sports et de Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes:

• s’ils partagent les préoccupations de la CSI et de l’OGBL?

• s’ils croient également qu’il n’est pas admissible d’organiser une coupe du monde dans un pays esclavagiste, où les droits les plus élémentaires ne sont pas respectés?

• s’ils soutiennent la revendication de la CSI de mettre un terme au système kafala, de faire adopter des lois prévoyant la liberté syndicale et la négociation collective?
• s’il ne faudrait pas revoir les relations économiques, financières et culturelles avec le Qatar, et ceci jusqu’au moment où les droits des travailleurs les plus élémentaires seront établis?

• Dans l’affirmative, quelles démarches entendez-vous entreprendre ?

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments respectueux.

Justin Turpel,
Député

-> Réponse

Umdenken statt eskalieren !

Der Abgeordnete von déi Lénk, Serge Urbany, hat nach der aussenpolitischen Kommission heute morgen in der Chamber folgende Erklärung abgegeben :

« Begrüssenswert ist, dass Aussenminister Jean Asselborn eine nuancierte und nachdenkliche Sicht über die Konflikte in der Welt vorgelegt hat. Entgegen verschiedener Kommentatoren hat mich diese Sicht – auch wenn er keine direkten Lösungen vorzuweisen hat – nicht pessimistisch gemacht, sondern dazu ermutigt, den Dingen weiterhin auf den Grund zu gehen und keinen, wie auch immer gelagerten, Verschwörungstheorien nachzuhängen. Die Zeit des Kalten Krieges müsste jetzt endgültig vorüber sein – anstatt dass sie neu auflebt !

Was die Ukraine angeht, bin ich mehr denn je überzeugt, dass  Lösungen gefunden werden müssen, die die – unterschiedlichen – Interessen der Bevölkerungen in Ost und West berücksichtigen.

Es kann nicht darum gehen, die Ukraine zwischen EU- und russischem Einflussgebiet hin- und her zu reissen. Im Gegenteil, das Land könnte eine wichtige Brückenfunktion spielen. Falsch war dabei auf jeden Fall, das Assoziierungsabkommen in all seinen, auch militärischen, Bestandteilen, in politisch trüben Zeiten mit Kiew zu unterzeichnen und gleichzeitige dauerhafte ökonomische Beziehungen des Landes mit Russland, Weissrussland usw. abzulehnen.

Im Gegensatz zu Jean Asselborn denke ich, dass es hier nicht zu spät für ein Umdenken ist. Ich teile aber seine Einschätzung, dass die NATO kein Instrument der Konfliktlösung in der Ukraine sein darf. Ich habe mich in der Kommission auch klar gegen jede Abspaltungs- oder Abtrennungsszenarien ausgesprochen – inklusive der Krim – die nur zu weiteren Verhärtungen und vielleicht sogar zu einer ethnischen Balkanisierung des Landes führen könnten. Die territoriale Integrität der Ukraine ist Voraussetzung für das Finden differenzierter Lösungen.

Es ist klar, dass déi Lénk alle Vorgehensweisen in der Ostukraine ablehnen, die auf militärische Eskalation ausgerichtet sind. Die Stellvertreter-Kämpfe zwischen Armee, Oligarchen-Milizen und prorussischen Rebellen müssen aufhören, politische Lösungen müssen sofort angestrebt werden. Darauf sollte sich die EU konzentrieren, anstatt auf Sanktionen. Sanktionen führen nicht zur Deeskalation, im Gegenteil, sie führen zur weiteren Eskalation und sind kein Mittel zur Konfliktlösung.

Wir lehnen desweiteren jede militärischen Gestikulationen ab und fordern die Regierung auf, sich beim NATO-Gipfel ab morgen, wo sie mit gleich drei Ministern auftritt, der Aufstockung der Rüstungsausgaben ebenso wie neuen Eingreiftruppen zu widersetzen.

Dass militärische und ethnisch-religiöse Lösungen nur zum unwahrscheinlichen Schlamassel führen, sieht man am Beispiel der Aufrüstung der ISIS-Milizen  durch dem Westen nahe Länder, wie auch bei der Sackgasse in die sich Israel manövriert hat. Doch die EU hat keine Sanktionsstrategie gegenüber Saudiarabien, dem Katar, der Türkei oder Israel, obschon sie hier mehr angebracht wäre als die jetzt beschlossenen einseitigen Waffenlieferungen an die  Kurden im Irak, die wahrscheinlich kein Problem lösen werden (den Yesiden und Christen wurde vor allem durch die PKK-Kämpfer konkret geholfen !).

Und schlussendlich fordern wir, dass endlich in Afrika massive finanzielle und logistische Hilfe für die Eindämmung der Ebola-Epedimie geleistet wird, wie von internationalen Organisationen gefordert. Dieser Punkte müsste an erster Stelle der EU-Gipfel stehen !»

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