Question parlementaire relative aux activités jugées dangereuses d’une holding luxembourgeoise exploitant une plateforme de streaming de webcams pornographiques.

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Madame la ministre de la Justice ainsi qu’à Monsieur le Premier ministre.

Selon diverses sources médiatiques et des informations obtenues d’ONG, une holding dont le siège est localisé à Luxembourg-Ville et qui héberge une société exploitant une plateforme de streaming de webcams pornographiques connue sous le nom de Live Jasmin , fait l’objet de graves accusations de violations des droits humains.

Ces accusations concernent surtout les activités de la société en question en Ouganda, où il est strictement illégal de s’exercer en tant que mannequin de webcam sexuelle. En effet, une loi « anti-LGBTQ+ »  récemment introduite en Ouganda prévoit la peine de mort pour certains « délits » liés à l’homosexualité. La pornographie y est sévèrement punie. Selon des informations médiatiques, la Police ougandaise gangrenée par la corruption, semble pouvoir sans retenue recourir à l’extrême violence lors des arrestations. Il est notamment reproché à Live Jasmin de profiter de la misère sociale et économique qui pousse des femmes ougandaises à offrir leurs services sur la plateforme afin de pouvoir soutenir financièrement leurs familles tout en mettant leur vie en péril.

Selon les informations de la Presse luxembourgeoise, la holding luxembourgeoise qui héberge Live Jasmin nie toute responsabilité en la matière et réfute les accusations de violation  des droits humains exprimées à son encontre.

De même, l’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (ALIA) a indiqué ne pas être responsable de la supervision du contenu exposé sur les plateformes de streaming et d’intervenir seulement si des mesures de protection de la jeunesse et du public plus large face à du contenu illégal (pédopornographie, incitation à la haine, propos racistes) ne sont pas prises par les sociétés des plateformes.

Cependant, la question de la responsabilité de l’État luxembourgeois se pose, dans la mesure, où le contrat de service auquel souscrivent les personnes offrant leurs services sur Live Jasmin est établi au nom de deux sociétés luxembourgeoises, hébergées par la holding en question, et ayant leurs sièges respectifs à Luxembourg-Ville.

Partant, je voudrais poser les questions suivantes à Madame la Ministre :

1) Les accusations portées à l’encontre de ladite société luxembourgeoise pourrait-elle faire l’objet de poursuites par la justice luxembourgeoise ?

2) Étant donné que de nombreuses sociétés électroniques de l’industrie pornographique sont installées au Luxembourg, quels sont les outils dont dispose le gouvernement pour éviter que de tels faits puissent se produire ?

3) La responsabilité de l’État luxembourgeois est-elle en cause lorsque les activités menées à l’étranger d’une société de droit luxembourgeois, siégeant sur son territoire, mettent en danger des personnes et portent indirectement atteinte aux droits humains dans des pays étrangers ?

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées,

Marc Baum

Député

Question parlementaire relative à la directive européenne sur les travailleurs de plateforme

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je voudrais poser la question parlementaire suivante à Monsieur le ministre du Travail.

Un projet de directive européenne visant la règlementation du travail de plateforme fait actuellement l’objet d’une négociation dite « trilogue » au niveau européen. Les Etats membres n’ont jusqu’à présent pas réussi à trouver un accord commun sur ce texte suite à leurs positions divergentes en la matière. Ainsi le 22 décembre 2023 lors d’une réunion des réprésentants permanents des Etats membres (COREPER) les Etats membres n’ont pas pu réunir la majorité requise pour adopter un texte.

Un accord fort et ambitieux sur cette directive européenne assurant aux travailleurs de plateforme les garanties, droits et protections nécessaires tel que mentionné dans l’accord de coalition 2023-2028 semble donc peu probable.

Dès lors, je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre :

  1. Quelle position le gouvernement a-t-il défendu lors de ces négociations du 22 décembre 2023 ? A-t-il voté pour l’accord conclu entre la Commission européenne, la présidence du Conseil et le Parlement européen ?
  2. Monsieur le Ministre peut-il élaborer ce qu’il entend par « garanties, droits et protections nécessaires » à prévoir dans la directive en question ?
  3. Monsieur le Ministre envisagera-t-il de légiférer en matière de travail de plateforme en l’absence d’une directive européenne ou si une telle directive ne répond pas aux attentes formulées dans l’accord de coalition ?

Marc Baum
Député

Demande de convocation d’une réunion de la Commission de la Mobilité et des Travaux publics au sujet du « Cargozenter ».

Monsieur le Président,

Madame la ministre de la Mobilité et des Travaux publics a annoncé hier que les deux licences d’assistance en escale en matière de cargo à l’aéroport ont été attribuées respectivement à Luxcargo Handling S.A. et à Goldair Handling S.A.

Cette attribution suscite des interrogations et des inquiétudes au sein du personnel Luxair du CargoCenter. Si les deux sociétés qui reprennent l’activité de Luxair à partir du 1e janvier 2024 ont d’ores et déjà annoncé vouloir reprendre également les 1.200 salarié.e.s de Luxair, ceux-ci sont laissés dans l’ignorance quant à leurs acquis sociaux, leurs conditions de travail et la pérennité de leurs emplois. Dans une lettre commune, les trois syndicats OGBL, LCGB et NGL-Snep déplorent qu’une entrevue à ce sujet avec la nouvelle ministre de la Mobilité n’a pas encore eu lieu malgré leur demande pressante.

Ainsi, je vous saurais gré de bien vouloir demander à Madame la présidente de la Commission de la Mobilité et des Travaux publics de convoquer dans les plus brefs délais une réunion à ce sujet et d’y inviter Madame la ministre de la Mobilité et des Travaux publics.

Avec mes salutations respectueuses,

David Wagner

Député

Demande de mise à l’ordre du jour de la commission parlementaire du Travail

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 23 (3) du règlement de la Chambre des Députés notre sensibilité politique souhaiterait mettre à l’ordre du jour de la prochaine réunion de la Commission parlementaire du Travail la dénonciation unilatérale par l’employeur de la convention collective du personnel de l’entreprise AMPACET et de l’impact que cette décision risquera d’avoir sur la paix sociale au Luxembourg.

Nous vous prions dès lors de bien vouloir transmettre la présente demande à Monsieur le Président de la commission et d’inviter conformément à l’article 23 (4) Monsieur le Ministre du Travail à ladite réunion.

Avec nos salutations respectueuses,

Marc Baum                                                                David Wagner
Député                                                                       Député

déi Lénk est solidaire avec les salarié.e.s d’Ampacet en grève.

Aujourd’hui, les salarié.e.s d’Ampacet sont entré.e.s en grève. Après la tentative des patrons d’Ampacet de casser la convention collective, les salarié.e.s ont décidé de défendre leurs acquis en cessant le travail. Cette attaque effrontée du patronat est aussi une attaque contre le modèle social luxembourgeois qui risque de créer un précédent néfaste pour tou.te.s les salarié.e.s couvert.e.s par une convention collective du travail. Les salarié.e.s d’Ampacet luttent donc pour tou.te.s les salarié.e.s du pays. déi Lénk exprime toute sa solidarité avec les salarié.e.s en lutte.

Un renforcement de la base légale des conventions collectives est plus que jamais impérative afin de protéger les salarié.e.s contre les abus patronaux.


déi Lénk ass solidaresch mat de Salariéen vun Ampacet am Streik.

Säit haut sinn d’Salariéë vun Ampacet am Streik. Nom Versuch vun de Patronen, de Kollektivvertrag ze briechen, hunn d’Salariéen decidéiert hir Acquisen ze verdeedegen andeems se d’Aarbecht néierleeën. Dës brutal Attack vun de Patronen ass och en Ugrëff op de Lëtzebuerger Sozialmodell. Hei riskéiert ee Präzedenzfall geschaaft ze ginn, dee schlëmm Auswierkungen op d’Aarbechtskonditioune vun all de Salariéë kéint hunn, déi an engem Kollektivvertrag sinn. D’Salariéë vun Ampacet kämpfen dofir fir all d‘Salariéen am Land. déi Lénk wëllen hir Solidaritéit mat de streikenden Salariéen zum Ausdrock bréngen.

D’Stäerkung vun der gesetzlecher Basis vu Kollektivverträg ass méi onëmgänglech wéi jee fir d’Salariée géint d‘Abuse vu skrupellose Patronen ze schützen.

Solidaritéit mat Cargolux Mataarbechter!

déi Lénk drécken hir voll Solidaritéit mat de streikende Cargolux-Salarieen aus a fuerderen hir Memberen op, dësen Donneschdeg virum Cargolux-Siège um Piquet deelzehuelen.

No 27 Sëtzunge sinn d’Verhandlunge fir en neien Accord gescheitert well d‘Patronat wesentleche Verbesserunge fir d’Mataarbechter net wollt zoustëmmen. Bei engem statutaresche Vote huet eng grouss Majoritéit vun de Membere vun den zwou Gewerkschaften LCGB an OGB-L déi lescht Propositioun vun der Cargolux formell ofgeleent. Cargolux huet 2022 1,4 Milliarden Euro Beneficer ageschäffelt. Fir déi Lénk ass et evident, dass d’Mataarbechter vun de gudde Resultater, déi duerch hir Aarbecht erreecht goufen, profitéiere sollen.

Mir erënneren drun, dass de Lëtzebuerger Staat Haaptaktionär vun der Cargolux ass. Am Mee huet déi Lénk Deputéiert Myriam Cecchetti den zoustännege Minister François Bausch an der Chamber iwwert d’Verhandlunge gefrot. Hien huet sech hannert dem Statut vun der Privatentreprise verstoppt fir all Verantwortung vu sech ze weisen. Verhandlunge géife vun der Direktioun gefouert ginn an d’Regierung géif sech aus den Diskussiounen eraushalen. déi Lénk refuséieren dëst Argument a behaapte weider, dass d’Regierung fir dësen Echec vum Sozialdialog responsabel ass.

Mir fuerderen all eis Memberen op, dësen Donneschdeg, de 14. September 2023 ab 9.00 Auer virum Cargolux-Siège, um Piquet deelzehuelen.


Solidarité avec les salarié·e·s de Cargolux!

déi Lénk exprime son entière solidarité avec les salarié·e·s en grève de Cargolux et appelle ses membres à rejoindre le piquet des grévistes ce jeudi devant le siège social de Cargolux.

Après 27 sessions, les négociations pour une nouvelle convention ont échoué en raison du refus des dirigeants de consentir à des améliorations conséquentes pour les salarié·e·s. Lors d’un vote statutaire, une grande majorité des membres des deux syndicats LCGB et OGB-L ont formellement rejeté la dernière proposition de Cargolux. La société aérienne de fret a engrangé des profits de 1,4 milliards d’euros en 2022. Pour déi Lénk, il est évident que les salarié·e·s doivent être associé·e·s aux bons résultats réalisés grâce à leur travail. 

Rappelons que Cargolux est majoritairement aux mains de l’État luxembourgeois. En mai, la députée déi Lénk Myriam Cecchetti avait interpellé le ministre responsable François Bausch au parlement au sujet des négociations. Celui-ci s’était caché derrière le statut d’entreprise privée de Cargolux pour récuser toute responsabilité. Les négociations seraient menées par le management et le gouvernement se tiendrait résolument en dehors des discussions. déi Lénk rejette cette argumentation et continue d’affirmer que la responsabilité du gouvernement est engagée dans cet échec du dialogue social.

Nous appelons tous nos membres à se joindre au piquet des grévistes ce jeudi 14 septembre 2023 à partir de 9 heures devant le siège social de Cargolux.

Question parlementaire concernant les amendes infligées par I’lnspection du Travail et des Mines aux employeurs concernant I’absence de visite médicale dans le délai imposé par le code du travail.

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Monsieur le Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire.

Le Code du Travail prévoit que la visite médicale d’embauche doit être faite dans un délai de deux mois après l’embauche. Cependant, et selon mes informations, le service de Santé au Travail Multisectoriel (STM) fixerait les rendez-vous souvent plusieurs mois après le traitement de la demande faite par les employeurs. Il deviendrait ainsi impossible de respecter le délai imposé par le Code du Travail de deux mois et ce non-respect entrainerait désormais la fixation d’amendes par l’lTM suite aux contrôles effectués dans les entreprises.

Or, le dernier rapport annuel du STM démontre que ce service manque cruellement de médecins ce qui explique très probablement les délais d’attente plus longs. Le STM disposerait ainsi actuellement de 42,7 médecins (équivalent temps plein) mais en aurait besoin de 60 pour pouvoir fonctionner de manière efficace.


Partant je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre :

  1. Quel est le temps d’attente moyen entre l’enregistrement de la demande pour une visite médicale d’embauche et la fixation du rendez-vous par le STM ? Comment ce temps d’attente a-t-il évolué au fil des années ?
  2. Comment Monsieur le Ministre entend-il augmenter le nombre de médecins du STM afin d’améliorer l’efficacité du service dans l’intérêt des salarié.e.s et des employeur.e.s ?
  3. Monsieur le Ministre prévoit-il d’autres mesures pouvant réduire le temps d’attente tout en garantissant la qualité des examens médicaux ? Si oui, lesquelles ?
  4. A combien de reprises l’ITM a-t-elle fixé des amendes pour le non-respect du délai imposé par le Code du Travail concernant la visite médicale d’embauche ? Dans combien de ces cas l’absence de l’examen médical d’embauche était-elle due à une fixation tardive du rendez-vous par le STM ?
  5. Quel est le montant total des amendes que l’ITM a infligées aux entreprises pour les deux cas de figure cités dans la question précédente ?

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments respectueux.

Myriam Cecchetti

Députée

Voici la réponse de la ministre de la Santé.

Question parlementaire concernant le traitement par l’ITM des dossiers en matière d’inégalités de salaire entre femmes et hommes.

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Monsieur le Ministre du Travail, de l’Emploi et de Economie sociale et solidaire.

L’égalité salariale entre les femmes et les hommes et consacrée par les articles L. 225-1 et suivants du Code du travail: « Tout employeur assure, pour un même travail ou pour un travail de valeur égale, l’égalité de salaire entre les hommes et les femmes ». Le non-respect de ce principe constitue une discrimination par référence au sexe des salarié.e.s visée à l’article 454 et suivants du code pénal.

L’ITM a comme mission le contrôle de l’application de l’ensemble de la législation relative aux conditions de travail – dont le respect de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes – et à la protection des salariés ayant un contrat de travail. En 2018 l’ITM a mis en place un service d’accueil concernant la thématique de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes.

Le rapport de l’Inspection du Travail et des Mines (ITM) pour l’année 2022 précise que l’ITM a été saisie par 8 dossiers en matière d’inégalités de salaire entre femmes et hommes mais ne fournit pas d’informations supplémentaires sur les suites données à ces dossiers. Les rapports plus anciens de l’ITM montrent dans ce contexte que le nombre de dossiers traités en matière d’inégalités salariales n’a guère évolué depuis le lancement du nouveau service pour se situer toujours entre 5 et 12 dossiers par an.


Partant je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre :

  1. Quelles sont les missions du service mis en place en 2018 concernant la thématique de l’égalité salariale et comment ont-elles évolué depuis 2018 ? Le service est-il également chargé du traitement des dossiers ouverts et repris dans les rapports annuels de l’ITM ?
  2. Comment la charge de travail du service (nombre de requêtes traitées) a-t-elle évolué depuis sa création ?
  3. Quelles suites ont-été données aux dossiers traités par l’ITM concernant les inégalités salariales entre femmes et hommes ? Quelles mesures ont été prononcées ? Dans combien de cas la situation a-t-elle été régularisée et dans combien de cas des amendes ont-été prononcées ?
  4. Dans combien de dossiers en matière d’inégalités salariales par lesquels l’ITM a été saisis le/la/les salarié.e.s ont-ils/elles saisi le tribunal ?
  5. De quelle manière l’ITM intervient-elle dans les cas cités sous 4) tout en sachant qu’il incombe aux salarié.e.s concerncées de soumettre au juge des éléments de fait susceptibles de caractériser une inégalité de rémunération ?

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments respectueux.

Myriam Cecchetti

Députée

Une réduction du temps de travail sans perte de salaire.

déi Lénk s’engage pour une réduction du temps de travail sans perte de salaire.

Chacun a sa perception du travail.

J’aime mon travail. Tu es dégoûté d’aller travailler. Le travail me permet de m’épanouir. Pour toi, le travail est une prison. Nous travaillons pour vivre, mais d’autres ont un salaire qui leur permet à peine de survivre. Elle veut faire carrière. Je fais le minimum syndical. Tous les jours je compte les heures au bureau. Il s’est cassé le dos au chantier.

Le travail est temps.

Un sentiment qui unit la grande majorité, c’est que l’on passe trop de temps au travail. Le temps dont on parle est celui que l’on vend tous les jours, toutes les semaines contre un salaire à un patron pour lequel on doit être le plus productif possible.

Le travail est argent.

D’après des chiffres récents, le temps de travail hebdomadaire réel est de 41,1 heures. Ce chiffre est parmi les plus élevé en Europe et il a augmenté ces dernières années. La semaine de 40 heures reste la norme au Luxembourg alors que le temps de travail a baissé dans de nombreux pays.

Le travail rend malade.

On exige de plus en plus de flexibilité des salariés. Le travail commence à grignoter notre temps libre parce qu’il faut sans cesse être joignable. Les moyens de communication digitaux renforcent le contrôle sur le lieu de travail. Courriels, messages et messages Whatsapp exigent des réponses immédiates. La vitesse et la pression créent une situation de stress. Et on connaît les conséquences : fatigue, dépression, burn-out.

Le travail est mal réparti.

Nous voulons plus de temps pour notre famille, nos amis et enfin nous-mêmes. La travail « care » exige beaucoup de temps, de patience et de persévérance. C’est une charge qu’il est impossible à supporter lorsqu’on travaille à temps plein. Et ce sont la plupart du temps les femmes qui prennent en charge le travail « care ». Leur charge est donc double : après le premier poste au travail vient s’ajouter un deuxième à la maison. Pour cette raison, la plupart des femmes occupent un mi-temps.

Notre temps est leur argent.

Beaucoup de gens aimeraient pouvoir travailler ou travailler plus. Et il y a assez de travail pour tout le monde, mais les patrons n’ont pas d’intérêt à ce que chacun ait un travail. Le chômage et le sous-emploi sont de bons moyens pour exercer une pression qui permet de discipliner les travailleurs et de maintenir les salaires aussi bas que possible. Pour cette raison les organisations patronales revendiquent une hausse du temps de travail. Les salariés doivent sacrifier plus de temps à leur patron. Le travail doit être réparti de manière plus injuste.

Notre vision :

Travailler moins sans perte de salaire.

Travailler moins signifie avoir plus de temps pour la famille et les amis, pour honorer ses engagements et poursuivre ses passions, pour avoir du temps pour soi-même. Travailler moins signifie plus de qualité de vie parce qu’on a plus de temps à consacrer aux choses qui nous tiennent à cœur.

Nous produisions énormément. Mais la richesse que nous créons est de plus en plus injustement répartie. Une minorité, qui transforme notre sueur en profits, s’enrichit sur le dos d’une majorité. La production exagérée de biens et services conduit à l’usure des humains dans un monde du travail de plus en plus stressant et des ressources naturelles qui rendent la vie possible et vivable.

Il est grand temps de réduire le temps de travail hebdomadaire, de se remémorer de l’année 1975 quand le temps de travail hebdomadaire est passé de 44 à 40 heures et de reprendre cette lutte. Depuis presque cinquante ans il ‘y a plus eu de réduction générale du temps de travail, mis à part un jour de congé supplémentaire en 2019.

En raison de la place centrale qu’occupe le travail dans l’agenda de chacun, une réduction du temps de travail aurait des bénéfiques dans plusieurs domaines :

  • Vivre ensemble. Nous avons plus de temps pour nous occuper de nos familles et pour soigner nos amitiés.
  • Éducation. Les parents peuvent passer plus de temps avec leurs enfants sans devoir renoncer à des perspectives de carrière ou à des revenus.
  • Santé. Avoir plus de temps pour avoir des activités physiques et pour se détendre améliore la santé mentale et physique.
  • Épanouissement. Le temps libre supplémentaire permet de s’engager de manière bénévole, de découvrir de nouveaux loisirs, de s’adonner à des activités créatives ou artisanales.
  • Environnement. LA réduction des déplacements diminuera le trafic et soulagera les infrastructures. Les distances peuvent être parcourues plus lentement, à pied ou à vélo par exemple.

Travailler moins signifie également que nous investissons moins de temps de vie dans la logique d’exploitation du système capitaliste. Une réduction du temps de travail ouvre les portes vers une société plus solidaire avec plus de temps pour réparer, voire prévenir les dommages écologiques et sociaux.

Nos propositions :

Réduire le temps de travail :

Introduire la semaine de 32 heures sans perte de salaire à l’horizon 2030. Nous voulons réduire le temps de travail hebdomadaire à 32 heures par étapes d’ici 2030. Nous voulons également faire passer le temps de travail maximal de 48 à 40 heures.

Introduire une sixième semaine de congé pour tous les salariés. En 2024 nous voulons introduire une sixième semaine de congé légal, ce qui correspond à un minimum de 31 jours pour chaque salarié.

Repenser l’organisation du travail.

Introduire des comptes-épargne temps dans toutes les entreprises. Pour relever les nouveaux défis dans les entreprises et administrations, le système des comptes-épargne temps doit devenir obligatoire pour optimiser l’organisation du travail entre salariés et patrons.

Renforcer le dialogue social et aider les petites entreprises.

Un modèle par étapes et un renforcement des conventions collectives. Le temps de travail doit être réduit par étapes d’ici 2030. Les syndicats doivent avoir la possibilité de négocier avec les patrons la mise en place de cette réduction. Pour cela il faut renforcer la législation sur les conventions collectives.

Aider les petites et moyennes entreprises. Dans une période de transition, des aides étatiques vont amortir les effets de la réduction du temps de travail. Ce sont surtout les petites entreprises avec quelques salariés qui auront besoin d’un coup de pouce.

déi Lénk s’engage pour

  • Une introduction de la semaine de 32 heures à l’horizon 2030.
  • Une sixième semaine de congé.
  • Des comptes-épargne temps dans chaque entreprise.
  • Une revalorisation des conventions collectives.

Un peu d’histoire.

C’étaient les maçons australiens – à Melbourne – d’abord qui ont obtenu de haute lutte la semaine de 40 heures. C’était en 1856. Au Luxembourg, la semaine de 40 heures a été généralisé 120 ans plus trad, en 1975. Et depuis presque 50 ans il n’y a plus eu de réduction du temps de travail au Luxembourg. La semaine de 40 heures est le fruit d’une lutte menée par les syndicats et les organisations de travailleurs. Ainsi, le temps de travail est passé par étapes de 48 à 40 heures. En 2000, le gouvernement français a généralisé la semaine de 35 heures et certains pays réfléchissent à une réduction du temps de travail. Au Luxembourg, on ne parle que peu de ce sujet.

Projet-pilote au Royaume-Uni – un résultat convaincant.

En 2022, a été réalisé au Royaume-Uni le plus grand projet-pilote à l’échelle mondiale d’une réduction du temps de travail à 32 heures sans perte de salaire. 61 entreprises de taille diverses et issues de tous les secteurs avec un total de 2.900 salariés, ont participé durant six mois à ce projet. Les résultats sont extrêmement positifs. Des chercheurs d’universités prestigieuses ont trouvé que les salariés sont plus satisfaits et en meilleure santé. Il y avait donc moins de congés maladie et moins de licenciement. Le temps libre supplémentaire a permis un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale. L’étude a également fourni les premières indications qu’une réduction du temps de travail est favorable à l’égalité des genres. Les entreprises n’ont pas enregistré de pertes et 56 sur 61 entreprises ont continué à appliquer les 32 heures après le projet. Encore des questions ?

Un monde du travail humain

Le Constat

Notre pays a besoin de gens qui travaillent.

Sans notre travail, nous ne sommes pas une société. Tous les objets que nous utilisons au quotidien sont produits grâce au travail que des personnes fournissent la plupart du temps contre une rémunération. Des tâches très importantes au sein des familles et des ménages sont réalisées sans contrepartie. Grâce au travail, nous créons chaque jour de nouvelles choses et nous avons besoin de ce progrès faire en sorte que l’avenir vaille la peine d’être vécue.

Le travail ne protège plus contre la pauvreté.

Puisque le travail est si important, il faut que nous le valorisions. La plupart des gens ont besoin de leur travail pour pouvoir vivre, mais de plus en plus de personnes ne gagnent plus assez pour vibre dignement. 13,5% des travailleurs ne gagnent plus assez pour vivre dignement dans un Luxembourg de plus en plus cher. Leur revenu se situe en dessous du seuil de pauvreté.

Le travail n’offre plus de sécurité.

Avoir un travail suscite chez beaucoup de gens le sentiment d’être en sécurité. Pour la plupart des personnes avec un CDI et un salaire correct, c’est vrai. Le travail leur offre une vie agréable et une sécurité sociale en cas de maladie ou d’accident ainsi qu’une retraite lorsqu’ils n’ont plus l’âge de travailler. Mais les jeunes et ceux qui accèdent pour la première fois au marché du travail ne trouvent plus de place qui offrent cette sécurité. Les CDD, le temps partiel et des stages mal rémunérés deviennent la norme et empêchent les jeunes d’avoir des perspectives.

Le travail est injustement réparti.

Si le travail doit garantir sécurité et être moyen de subsistance, tout le monde doit pouvoir travailler. Or, entre 5 et 6% des personnes qui aimeraient travailler n’ont pas de travail, elles sont au chômage. Environ 11.000 personnes sont concernées par un temps partiel involontaire, elles aimeraient travailler plus et gagner plus mais la situation familiale ou la réalité du marché du travail les en empêchent.

Trop de travail rend malade.

Tandis que beaucoup de personnes n’ont pas de travail, d’autres se tuent à la tâche. En moyenne un salarié luxembourgeois travaille 41,1 heures par semaine, plus donc que les 40 heures fixées par la loi. Plus également que dans les autres pays de l’UE. Tandis que beaucoup de personnes manquent de perspectives parce qu’elles n’ont pas de travail, d’autres succombent à la pression et au stress et n’ont plus de temps ni de force pour les choses importantes, pour ce qu’elles aiment.

Notre vision :

Travailler, moins, travailler mieux, travailler ensemble.

déi Lénk veut garantir le droit au travail. Chaque personne qui veut travailler, doit aussi pouvoir le faire. Nous ne voulons pas de contrats mal rémunérés ni de contrats sans sécurité sociale qui ne servent qu’à exploiter les gens, mais nous voulons un travail qui offre une bonne sécurité sociale et garantit une bonne vie.

Le travail doit donc être réparti de manière juste. Ces dernières décennies la productivité a tellement augmenté que nous pouvons travailler pour le même salaire tout en produisant en quantités suffisantes. Les exigences croissantes auxquelles sont confrontés les salariés à cause de la flexibilisation, de la digitalisation et du stress qui en découle, rendent une réduction du temps de travail de plus en plus indispensable.

Les gens doivent travailler moins pour vivre mieux au lieu de travailler plus pour mal vivre. Nous voulons placer le travail au service du progrès et par progrès nous n’entendons pas toujours plus et toujours plus vite, mais plutôt la préservation de nos ressources naturelles, la solidarité et l’autodétermination.

Le travail de la majorité ne doit plus servir à gonfler le profit d’une minorité. Les fruits de notre travail doivent profiter à toute la société.

Nos propositions :

Réaliser le droit au travail.

  • Créer une garantie d’emploi pour toute personne qui veut travailler. Cette garantie s’adresse à chaque personne de 18 ans ou plus inscrite à l’ADEM et doit réaliser le droit à un CDI avec une bonne rémunération. Pour les jeunes à partir de 16 ans nous voulons instaurer le droit à une formation rémunérée. La garantie d’emploi est notre réponse progressiste au Revis et aux initiatives d’emploi qui n’offrent plus de perspectives.

Travailler moins à salaire égal.

  • Instaurer la semaine de travail à 32 heures à salaire égal. Jusqu’en 2030 nous voulons réduire par étapes le temps de travail à 32 heures par semaine et le temps de travail hebdomadaire maximal de 48 à 40 heures. Par le biais d’un renforcement du système des conventions collectives, les syndicats doivent pouvoir négocier les modalités de cette réduction dans les entreprises. Les petites entreprises bénéficieront d’aides étatiques lors durant une période transitoire.
  • En 2024, nous instaurerons la sixième semaine de congé, donc un minimum de 31 jours de congé pour tous les salariés.

Pour de meilleurs salaires.

  • Le salaire social minimum doit être augmenté de 300% pour qu’il atteigne 60% du salaire médian brut. Une hausse du salaire social minimum aura un effet levier sur les salaires moyens et petits.
  • Faire avancer l’égalité des salaires entre femmes et hommes en contraignant les entreprises de plus de 10 salariés d’être transparentes sur l’égalité des salaires (le même salaire pour le même travail).

Pour de bonnes conditions de travail.

  • Améliorer les conditions de travail en réformant la législation des conventions collectives de telle manière que les syndicats puissent négocier de bons accords dans un maximum d’entreprises.
  • Procéder aux ajustements nécessaires du droit du travail pour lutter contre l’Uberisation et toutes ls fromes de travail précaire.

déi Lénk s’engage pour :

  • Un droit individuel au travail
  • Une réduction du temps du travail
  • De meilleures salaires
  • De bonnes conditions de travail

De la sécurité avec une garantie d’emploi.

La garantie d’emploi est fondée sur notre conviction que chaque personne qui veut travailler doit pouvoir le faire et être rémunérée décemment.

La garantie d’emploi s’adresse à toutes les personnes qui cherchent à travailler mais ne trouvent rien qui leur correspond. Mais elle est surtout intéressante pour les jeunes qui essaient de s’établir sur le marché du travail mais qui peinent à trouver le bon job. La garantie d’emploi doit créer des emplois dans les secteurs sociaux, écologiques et culturels. Le besoin de main-d’œuvre dans ces secteurs est grand et il s’adresse à des personnes avec des qualifications diverses.

Nous proposons par conséquent que les organisations issues des secteurs sociaux, écologiques et culturels ainsi que les communes et les initiatives de quartier proposent des travaux qui font sens. Ainsi notre garantie de l’emploi est démocratique et elle s’oriente aux besoins réels des gens.

Stopper l’Uberisation.

Par Uberisation nous entendons le phénomène qui consiste à réaliser un travail sur demande par l’intermédiaire d’une plateforme digitale. Ce travail de plateforme exige beaucoup de flexibilité sans offrir en contrepartie ni de salaire fixe ni de sécurité sociale. Ce modèle commence aussi à s’établir au Luxembourg aussi déi Lénk a-t-il déposé une proposition de loi pour lutter contre ce phénomène qui permet d’exploiter notamment beaucoup de jeunes. LE gouvernement demeure un spectateur passif.

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